Pour quoi faire son jardin?

Pour quoi faire son jardin ?

J’ai écrit cet article l’an dernier… La grève des camionneurs, la lecture des deux ouvrages de Pablo Sevigné: “Comment nourrir l’Europe en temps de crise” et “Comment tout pourrait s’écrouler”, les événements des derniers mois ont ajouté des raisons impérieuses. Nous pourrions reconnaître des crises alimentaires! Assurer son autonomie alimentaire au niveau régional est impératif! Jardinons, encourageons les producteurs locaux car nous ne pouvons pas tout produire nous-mêmes… Plus il y aura de la demande, plus il y aura de débouchés. Nous pourrons ainsi augmenter l’autonomie alimentaire de nos régions. Encourageons les coopératives locales qui fleurissent un peu partout!

Outre ces raisons qui me paraissent de plus en plus évidentes, voici ce que j’écrivais l’année dernière….

“Faire son jardin est un acte politique, un acte de résistance. Notre survie n’est pas négociable” Pierre Rabhi

Nous sommes de plus en plus à retrouver le plaisir de cultiver quelques comestibles : herbes aromatiques, salades diverses, petits fruits… En pot, sur une terrasse, sur un bout de pelouse reconvertie en potager ou sur une terre mise à la disposition de plusieurs jardiniers confirmés ou débutants…

Mille et une raison de faire un jardin

Les raisons de cultiver un jardin sont diverses.

« Depuis que j’ai mes enfants, j’ai envie de leur offrir des légumes frais et sains, comme ceux qui ma grand-mère nous préparait quand j’étais enfant » Sébastien
« En rentrant du boulot, j’aime m’aérer, mettre mes mains dans la terre, arracher quelques mauvaises herbes, semer, observer la vie du potager, récolter quelques fruits et légumes et les partager. Après cette petite pause, les problèmes du bureau sont loin. Je peux être pleinement présente aux miens, je peux savourer les moments que nous passons ensemble.»
« Mon jardin, c’est non négociable. En jardinant, l’homme reprend en charge son destin et sa survie » Pierre Rabhi.

Le jardin c’est avant tout une activité physique en plein air ! De même que le jogging ou la marche, elle est source de plaisir et bonne pour la santé. On pourrait dire : « Je jardine pour ma forme » ou « Je jardine pour ma santé et pour mon plaisir ».

Quand vous passez quelques minutes au jardin, quelque chose se passe ! Vous observez un de ses habitants, vous avez cueilli une salade, arraché un pissenlit, arrosé une fleur, mis un tuteur à une plante qui ne tenait plus… Rien n’est jamais pareil. Il y a toujours du nouveau, un petit geste à poser. Vous rentrez avec un petit quelque chose: de la menthe fraîche ou autre herbe pour tisanes et thés, un plante aromatique pour un plat, quelques feuilles de salade… Et chaque acte change quelque chose, même si votre petite sortie au jardin ne vous a pris que quelques minutes !

Quelles autres activités peuvent nous offrir un tel pouvoir sur la vie, sur notre environnement ? Ce ne sont pas souvent celles devant notre ordi ou au travail. Combien de fois avons-nous une impression de flotter, un sentiment de vide après avoir surfé sur internet, passé en revue les nouvelles de nos amis sur Facebook ou zappé à la télévision ?

Même au travail, nous pouvons être occupés pendant des heures avec le sentiment de ne pas avancer, que rien ne bouge !

Chez nous, au travail, face aux informations des divers journaux et médias, le sentiment d’impuissance ne cesse de s’amplifier. Et pour cause. Nous voyons le monde et la société changer à toute vitesse sans avoir le droit de donner notre avis. Nos représentants politiques eux-mêmes se disent souvent impuissants à changer les choses.

L’impuissance subie à répétition nous emprisonne de plus en plus. Nous risquons de tomber dans l’impuissance apprise, ce fléau actuel souvent confondu avec la dépression et soigné comme tel sans résultat. (Vous trouverez ICI un article qui développe ce thème ainsi que les liens vers deux courtes vidéos qui montrent comment nous pouvons rapidement perdre tous nos moyens.)

Le jardin, c’est aussi le plaisir de manger et de donner à nos enfants des aliments plus sains, plus nutritifs, plus frais.

C’est une activité familiale. Les petits peuvent y être associés dès leur plus jeune âge. C’est une école de vie !
Enfin, faire son jardin est acte citoyen.

« C’est aberrant de voir que nous sommes complètement tributaires de pays étrangers et lointains pour nous alimenter. Je ne me sens pas en sécurité dans un quartier de villas entourées de pelouses. Je pense que nous devons retrouver la possibilité de nous nourrir avec ce que nous ou nos « voisins » produisent. Nous devons recréer des circuits courts, encourager à produire, à temps partiel ou à temps plein, créer des réseaux, des coopératives, des groupements d’achats communs (GAC) ou solidaires (GAS) (plus de 200 groupements en Wallonie). Il y a aussi le modèle français des Associations pour le maintien de l’Agriculture Paysanne (AMAP). Cette formule prévoit l’achat anticipé de la production par le consommateur. Ce dernier accepte les risques d’une mauvaise récolte suite aux intempéries ou les bonnes surprises en cas de bonne récolte. » Marie

Deux jardiniers, créateurs de convivialité dans leur quartier

Joël est un passionné de jardin depuis longtemps. Il s’est mis à la permaculture il y a un peu plus d’un an et les résultats qu’il obtient sont très spectaculaires comme vous pourrez le voir sur la vidéo ICI. Ayant trop de légumes, il a installé des bacs devant sa façade avec l’étiquette à donner. Les voisins se servaient avec modération et nous avons entendu parler, avant même de le connaître, de son action et surtout du goût extraordinaire de ses tomates. Il a également installé un bac dans lequel, au lieu de repiquer des fleurs, il cultive des consommables: un plant de tomates, du persil, du thym…. Il a attaché une paire de ciseaux pour que les passants puissent se servir, ce qu’ils n’ont pas manqué de faire, dans le plus grand respect de ce qui leur était offert.

Joël est un passionné! Il ne compte pas s’arrêter là. Il va commencer sa troisième année en permaculture et se sent prêt à tout donner. Pour cela, il cherche un terrain sur sa commune pour y créer un jardin solidaire en bio et si possible en permaculture. Il y proposera des formations et du coaching sur place.

Nous voulons aussi vous raconter l’histoire de Sébastien, une bonne trentaine d’années. Petit-fils d’agriculteur, il a gardé en mémoire le goût des soupes et des potées de sa grand-mère. Il veut donner l’occasion à ses enfants de manger des légumes sains et variés et de vivre au rythme des saisons. Il se met à faire son jardin dans le but d’être de plus en plus autonome et de produire tous les légumes de la famille pour toute l’année.

Il y a quelques années, il s’est retrouvé avec beaucoup plus de légumes que ce dont il avait besoin. Il a rempli sa brouette et est allé sonner chez ses voisins – qu’il ne connaissait pas – pour leur proposer de goûter ses légumes. Ces derniers ont voulu tout naturellement le payer, mais il a refusé. Il leur a proposé de faire leur propre jardin, de  commencer petit, 3-4 m2. Il leur a promis qu’il serait là pour les conseiller, les aider… Un référent en quelque sorte.

Après quelques années d’expériences sur le tas, les voisins devenus amis se perfectionnent d’années en années. Ils échangent des graines, des légumes, des idées… et leurs préparations autour d’un barbecue en été!

Celui qui poursuit son but saute du lit enthousiaste, heureux de commencer la journée

Vous êtes de ceux qui ont du mal de se lever le matin ? Vous vous demandez quel sens a votre vie, votre travail ? Vous êtes fatigué sans trop savoir pourquoi ? N’est-ce pas le sentiment d’impuissance qui vous envahit?

Dans un contexte de crise économique, politique et sociale, dans un monde où la pression des minorités pauvres ou extrémistes ne cesse d’augmenter et où les lobbies semblent téléguider nos élus, que pouvons-nous faire? Si, distraits par les jeux et les gadgets que nous pouvons nous procurer, nous attendons de nos dirigeants qu’ils nous sortent de la crise en relançant l’économie et en donnant du travail à tous, l’impuissance apprise et la dépression nous guettent !

Angoissés nous consultons médecins et psys qui nous conseillent des antidépresseurs ou des thérapies qui nous apprennent à méditer, à vivre dans le présent, à nous centrer sur notre vie intérieur, à faire silence en nous! Est-ce vraiment le moment?

Réagissez ! Quel que soit votre âge, il n’est jamais trop tard ! Rêvons du monde que nous voulons laisser à nos enfants et petits enfants!

Vous êtes le gestionnaire de votre vie. La démarche permaculturelle peut vous aider à retrouver un sens dans votre vie, à créer un tissu social, à vous ancrer dans votre région…

Commencez tout de suite!

Si vous avez un jardin, partagez votre passion avec vos amis, votre famille, vos voisins. Encouragez-vous mutuellement à jardiner.

Vous n’avez pas de jardin? Pourquoi ne pas tenter le cojardinage? Vous avez peut-être un voisin qui a un trop grand potager et qui aurait besoin d’aide? Pourquoi ne pas l’aider en échange de quelques légumes…. Une occasion de faire plus ample connaissance et de tisser des liens d’amitié fondés sur une réelle coopération!

Vous avez envie de jardiner mais vous ne savez pas comment vous y prendre? Pourquoi ne pas aller frapper chez un voisin jardinier pour lui demander des conseils? Au sein de l’ASBL, nous pourrons aussi vous donner des noms de personnes qui sont prêtes à vous “coacher”, nous pourrons vous aider à démarrer.

De plus en plus d’initiatives voient le jour un peu partout. Petite vidéo sur le cojardinage à Bruxelles.  ICI Même la ville se cultive!

Jardiner, un jeu d’enfant! Pas besoin de retourner la terre

N’attendez pas les conditions idéales pour commencer! Recouvrez un morceau pelouse de cartons (non colorés et sans papiers collants) et de feuilles mortes, bois broyés… votre terre sera prête sans devoir la bêcher! Semez dans un pot placé sur un appui de fenêtre des graines de courges diverses, de courgettes, tomates, salades…  Choisissez des graines bios, locales pour un meilleur résultat et pour pouvoir faire vos graines facilement. Semailles est une entreprise familiale et locale (Faux-les-Tombes). Ils ont un catalogue bien fourni comme vous pouvez le voir ICI.

Vous pouvez aussi essayer avec les pépins de potimarron ou de potiron (s’ils sont bios, sans quoi ils risquent de ne pas être fertiles). Quand vos semis seront prêts à repiquer et qu’il n’y aura plus de risque de gel, vous pourrez faire un trou dans le carton s’il n’est pas tout à fait décomposé pour mettre vos jeunes plants.

Vous avez un plus grand morceau de pelouse que vous ne voulez plus tondre? Pourquoi ne pas y planter des pommes de terre? Ne retournez pas la terre!  Coupez l’herbe.  Placez les plants en ligne sur l’herbe. Recouvrez les d’une petite pelle de terreau et puis ajoutez au fur et à mesure vos tontes de gazon… comme sur cette vidéo.

Nous vous recommandons aussi la chaine youtube de la “Graine Indocile”. Vous y trouverez des tas d’explications pour cultiver sur sol vivant.

Rejoignez-nous

Nous créons dans la région de Chimay-Couvin un groupe de maraîchers et de jardiniers amateurs ou confirmés pour réfléchir au développement de réseaux qui permettraient de nous nourrir dans la botte, en circuit court, avec des produits sains, accessibles pour tous. Nous cherchons des jardiniers qui ont envie d’aider d’autres à démarrer. Nous cherchons des personnes qui voudraient faire un jardin mais qui n’osent pas se lancer seules…

Nous cherchons des écoles qui peuvent transmettre un savoir-faire simple aux enfants de telle sorte qu’ils puissent démarrer leur propre jardin chez eux.

Vous découvrirez dans le lien ICI comment nous nous sommes intéressés petit à petit à la permaculture, une manière de cultiver dans un plus grand respect de la terre et des hommes. Vous y trouverez des liens intéressants, vidéos ou autres, vers les personnes qui nous ont le plus inspirés. Vous découvrirez aussi des initiatives locales intéressantes.

Si vous avez de belles expériences à partager, faites-le, nous les relayerons.

Vous avez aimé cet article? Ce sujet vous intéresse ou pourrait intéresser vos amis? 

Envoyez-le à vos contacts ou partagez-le sur vos réseaux sociaux… C’est déjà une action pour développer le mouvement!

A propos de l'auteur:

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Régente en mathématique, licenciée en psychopédagogie, sophrologue, auteur de « Victimes d’amour : Après tout ce que j’ai fait pour toi », paru chez Mardaga et de « Stop à l'ingratitude des enfants, conjoints, amis... et à la nôtre ". Pour acheter ce dernier, il suffit de verser 18€50 sur le compte de l'ASBL Réfl'Actions BE37 73205348 3528 avec en communication l'adresse complète de livraison. Vous pouvez aussi soutenir ce site en versant la somme de votre choix sur ce même compte.

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