Prévention des dangers des psychothérapies

Les psychothérapies ne sont pas sans danger! C’est la conclusion que j’ai tirée de mon histoire personnelle et de tout ce que j’ai observé depuis 30 ans et plus récemment dans ma pratique de psy.

La dépression est en train de devenir une des maladies les plus répandues, les plus coûteuses et les plus invalidantes dans le monde (4ème rang en 2000 mais prévue au 2ème rang en 2020). Personnellement, je suis convaincue qu’il est grand temps de dénoncer les croyances dépressogènes diffusées par certains courants de psychothérapies.

Interpellées par ma manière très marginale pour un professionnel de la santé mentale d’envisager les psychothérapies, de plus en plus de personnes me posent des questions sur ma motivation, le plus souvent par personnes interposées. Si vous êtes de celles-là, voici un résumé de mon histoire qui vous permettra de comprendre d’où je viens et la passion qui m’anime.

Une enfance pas facile, mais comme tant d’autres

Je suis née dans un milieu rural, dans une famille d’agriculteurs très catholiques et pratiquants pour qui la dépression est “une maladie de femmes riches qui n’ont rien à faire”, pour reprendre les propos de maman. Aînée d’une famille de 10 enfants et longtemps seule fille au milieu de garçons, j’ai été confrontée très jeune aux nombreuses difficultés vécues par mes parents et à des événements difficiles à surmonter dont la mort accidentelle de deux de mes frères à 3 ans d’intervalle.

C’est dans ce contexte familial que j’ai développé, dès mon plus jeune âge, une grande curiosité pour l’humain, ses contradictions, son mode de fonctionnement. “Comment peut-on se faire autant de mal dans les milieux dans lesquels on parle le plus d’amour, de respect?” J’ai essayé de trouver des réponses aux questions de la vie, de la mort, du bonheur, de la souffrance, de la communication…

Tout au long de mon enfance et de mon adolescence, j’ai cherché à aider les personnes que j’aimais. Comme tout enfant, je voulais apporter des petits moments de bonheur à mes parents et à mes proches. Je cherchais des solutions, je les proposais, je les argumentais et je faisais tout mon possible pour les mettre en place très maladroitement, avec mes moyens de petite fille. J’étais complètement impuissante à changer quoi que ce soit, il faut bien le dire, mais tous ces efforts m’ont permis de développer certaines compétences, une curiosité pour l’humain et surtout, une volonté de grandir et de trouver une place dans la vie active.

Vivant dans un milieu où les filles ne sortent pas et ne vont pas en kot ni à l’université, je n’ai pas eu  beaucoup de choix pour mes études. Déjà heureuse de pouvoir en faire dans le contexte qui était le mien, j’ai fait un régendat en mathématique et en physique, et j’ai choisi l’option « sciences religieuses » plus par curiosité intellectuelle que par conviction profonde. J’étais interpellée par la juxtaposition de ces deux mots ! Que pouvait-on dire de scientifique en religion ? J’espérais aussi trouver les arguments pour montrer à mon père diacre que la religion pouvait apporter bien d’autres choses qu’une pratique de rituels mais j’ai échoué à l’ouvrir à notre présence. Les cours d’exégèse et l’histoire de l’Eglise m’ont cependant permis de prendre du recul avec tout ce qui m’était imposé.

Heureuse d’être adulte et d’exploiter les compétences acquises dans l’enfance

Diplômée, j’ai enseigné avec passion principalement dans l’enseignement technique et professionnel. Mes cours de mathématiques étaient complètement programmés. Les élèves avançaient à leur propre rythme. J’ai aussi enseigné la religion. C’était pour moi l’occasion de continuer à chercher des réponses aux questions qui me tourmentaient et de partager des pistes de réponses avec mes jeunes élèves qui m’appréciaient et me respectaient, ce qui n’est pas toujours facile dans ce cours.

J’adorais mon métier! J’étais émerveillée de pouvoir être payée pour faire quelque chose qui me passionnait : approfondir des sujets qui me tenaient à coeur et aider des jeunes à acquérir des connaissances et des compétences (notamment l’autonomie dans l’apprentissage) qui amélioreraient leur qualité de vie.

Maman de deux charmants petits garçons, je m’informais pour pouvoir leur donner une éducation cohérente.

J’étais donc parvenue à un équilibre et je tirais le meilleur parti de ce que la vie m’avait donné, malgré la dépression de mon mari. Mes parents avaient fait ce qu’ils avaient pu et, des idéaux plein la tête, je prenais ma vie en main avec enthousiasme et joie de vivre.

Une thérapie déstructurante

Et puis tout a basculé. Suite à un problème de santé, j’ai été embrigadée par mon médecin traitant formé à l’écoute « Balint » dans un « travail sur moi » qui m’a littéralement et complètement déstructurée. Je psycho-somatisais une difficulté relationnelle conjugale. J’ai la preuve aujourd’hui qu’il aurait suffit de traiter le problème au présent: trouver les moyens et la motivation de mettre des limites et de m’affirmer aussi bien dans mon couple que je ne le faisais dans la sphère professionnelle et avec mes enfants !

Au lieu de voir tout ce qui marchait dans ma vie et de s’appuyer sur mes forces et mes valeurs, mon médecin traitant, bruxellois d’origine et fils d’une libraire dépressive, a porté sur moi un regard effrayé : « Comment était-ce possible que j’aie pu supporter tout ce que j’avais supporté (qui franchement n’était pas si exceptionnel remis dans son contexte culturel et à côté de tout ce à quoi certaines personnes sont confrontées) ? » Il m’a invitée à chercher les raisons de mon attitude dans le passé. Son regard sur mon passé tellement différent culturellement du sien était tout aussi effrayé!

Cela a été une longue descente aux enfers : réinterprétation de mon passé, regrets de n’avoir pas pu faire d’autres études, reproches à mes parents, conflits familiaux, perte d’intérêt pour mon travail que je n’avais pas choisi réellement, pathologisation de mon altruisme dont il fallait guérir à tout prix, repli sur moi, mon passé, mes regrets…

Un des buts explicites de la thérapie: apprendre à m’aimer! Comme si jusque-là je ne m’aimais pas! Or, c’est le contraire qui s’est passé! En quelques mois, j’ai perdu tous mes repères et toute estime et confiance en moi. Plus j’avançais, moins je m’aimais. Je doutais de tout ce que je ressentais… puisque c’est mon passé qui en était l’origine et que ce passé n’avait pas été ce qu’il aurait dû être! J’ai appris en thérapie que mes peurs étaient malsaines! Je les ai dépassées, souvent avec l’aide de médicaments… et je me suis souvent plantée, car elles étaient effectivement fondées.

Comprendre l’humain

De plus en plus perdue, j’ai finalement repris des études universitaires en psychologie. Je voulais comprendre et trouver comment m’en sortir. Après 15 ans de « travail sur moi » avec un grand nombre de psys et une dégringolade dans tous les domaines de ma vie, ce sont finalement mes lectures et l’écriture de mon premier livre : « Victimes d’amour : Après tout ce que j’ai fait pour toi » paru chez Mardaga, qui m’ont permis de sortir la tête de l’eau.

Depuis je continue à me poser des questions et à étudier. Les réponses les plus pertinentes et semeuses d’espoir que j’ai trouvées sont inspirées principalement de la psychologie scientifique positive appelée “psychologie du bonheur” parce qu’elle cherche à comprendre ce qui  rend heureux et satisfait de sa vie au lieu de décrire toutes les pathologies possibles et toutes les techniques thérapeutiques pour s’en sortir.

Depuis plus de 15 ans, je propose mes services en tant que licenciée en psychologie clinique. J’étudie sans cesse pour pouvoir donner à mes clients les informations qui leur permettent de résoudre leurs difficultés du présent sans devoir déterrer leur passé. Je trouve continuellement de nouvelles manières de mettre à la portée de tous les théories les plus complexes. Je suis heureuse chaque fois qu’après la première séance, un client se sent soulagé et plein d’idées et d’énergie pour reprendre sa vie en main ! « Encore un qui ne tombera pas dans la spirale infernale du travail sur soi » !

Dénoncer les fausses croyances

Plus j’obtiens de résultats avec mes clients et plus je suis convaincue qu’un travail sur moi et sur mon passé dans ma situation de jeune prof et de jeune maman n’était absolument pas nécessaire. Au contraire, il ne pouvait être que plus toxique que bénéfique et aurait dû être contre-indiqué. Cette prise de conscience et le refus des médecins et psychologues qui m’ont traitée de reconnaître leurs erreurs et de remettre en question leurs méthodes de travail me font mal, terriblement mal. Cela me fait d’autant plus mal que je ne suis pas la seule à avoir souffert de cela! Tous les  jours, de nouvelles personnes tombent dans ce piège. A la recherche de leur être profond, elles détruisent leur famille et leur situation professionnelle et sociale. Encore aujourd’hui, des formateurs, psychologues, psychothérapeutes mais aussi coach de toutes tendances s’appuient sur des concepts tout à fait erronés pour fidéliser leurs clients!

C’est aujourd’hui devenu une priorité pour moi de dénoncer, avec tous ceux de mes collègues et des auteurs qui le font déjà, les croyances et les dogmes destructeurs et dépressogènes inspirés de divers courants de psychologie et notamment de la psychanalyse et d’apporter les connaissances qui changent la vie. C’est pourquoi j’anime le blog de ce site et celui de PsyEfficace.

N’hésitez pas à m’écrire si mon histoire vous parle et si vous avez envie de partager votre vécu ou celui d’un de vos proches. Si vous ou des personnes de votre entourage avez aussi subi les conséquences de thérapies longues et déstructurantes, n’hésitez pas à vous faire connaître. Ensemble, nous verrons les meilleurs moyens de faire de la prévention.

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