L’effondrement, on en parle!

L’effondrement, on en parle!

« On » parle de plus en plus d’effondrement. « On » ne représente malheureusement plus seulement quelques illuminés pessimistes. Effectivement, de nombreux experts sonnent l’alerte: rapport du GIEC, du Club de RomeDes jeunes youtubeurs s’unissent pour nous assurer qu’il est encore temps!

Le déclic

Quelle croissance dans un monde fini?

En premier lieu, ce qui saute aux yeux, c’est l’absurdité de croire que la croissance est infinie! Il ne faut pas avoir fait des études en économie pour se rendre compte que la croissance a des limites dans un monde limité, fini. Et donc, oui, si on continue à épuiser les ressources, elles vont finir par manquer!

Dans ces conditions, comment est-ce possible de s’acharner à relancer une croissance en panne? Et donc, n’est-ce pas criminel de libérer au maximum la publicité, d’encourager l’obsolescence programmée, le gaspillage, les achats impulsifs…?

Finalement, ne serait-il pas temps et prudent de retrouver le bon sens de nos ancêtres “économes” et prévoyants? Mais concrètement, pour cela, il faudrait pouvoir remettre en question les dogmes de notre culture pour développer le respect des matières, des ressources, du vivant.

Quels risques pour un système complexe, très interconnecté?

Si on se rend compte qu’on ne peut plus continuer comme cela, ce n’est pas seulement parce que la planète est finie, mais aussi parce que nous vivons dans des systèmes tellement complexes et interconnectés qu’un grain de sable pourrait les effondrer. Avez-vous déjà réfléchi à tous les intervenants qui ont été nécessaire pour amener la production du paysan dans votre assiette?  Comme il n’y a pas de stock, il suffirait par exemple d’une grève de 3 jours des transporteurs pour qu’il n’y ait plus rien dans les rayons de vos super-marchés.

Ce type de réflexions fait froid dans le dos et motive pour envisager une certaine autonomie alimentaire. Nous assurer une production locale de nourriture me semble être indispensable pour garder la paix sociale en cas de problème.

Risque d’effondrement

Nous ne pouvons pas continuer comme cela. Si nous n’amorçons pas une décroissance en choisissant lucidement les domaines dans lesquels nous pouvons – ou devons – décroître, ce sont des catastrophes qui nous mettrons face à la réalité des limites des ressources et de la fragilité d’un système hyperconnecté.

Nous devons nous rendre à l’évidence. L’avenir ne sera pas celui que nous avons rêvé. Nous ne savons pas du tout ce qu’il sera. Nous devons le construire, dans le respect des limites et du vivant. C’est donc un processus de deuil qui commence pour un nombre toujours plus grand de citoyens conscients! Un autre imaginaire est à reconstruire.

Construire des réseaux résilients.

Les premiers livres de Pablo Servigne « Comment nourrir l’Europe en temps de crise » et « Comment tout peut s’effondrer »,  étaient particulièrement traumatisants. Le mot n’est pas trop fort! Les trois suivants “Petit traité de résilience locale”, ” L’entraide, l’autre loi de la jungle” et “Une autre fin du monde est possible”» ouvrent des voies et suscitent même un certain enthousiasme! Nous pouvons redevenir acteur de nos vies.

Personne ne peut affirmer que tout s’effondra, ni quand, ni comment! Si c’était le cas, il n’y aurait plus rien à faire! Mais personne ne peut non plus affirmer que le système sera toujours en place dans 50 ans. Cette dernière certitude nous démobiliserait tout autant. Personne ne sait! Et c’est là qu’il y a un espace pour la réflexion, les initiatives, les actions…

Ensemble

Seul, c’est difficile de faire face au flot d’émotions… et de questions qui nous envahit. Cela prend du temps pour digérer une telle réalité!

Alors pourquoi pas nous rassembler pour en parler ensemble? Attention, pas question de partager les mauvaises nouvelles, non! Une fois que l’on a la certitude que tout peut s’effondrer, il n’est pas nécessaire d’en rajouter. Je pense que ce dont nous pourrions tous avoir besoin dans un premier temps, c’est simplement de pouvoir partager nos émotions. Comment vivons nous avec cette conviction?

Dans un deuxième temps, nous pourrons nous demander comment avancer? Comment créer un possible avenir?

Nous avons réuni une vingtaine de personne. Vous trouverez l’invitation et les modalités pratiques ainsi que l’ordre du jour et l’organisation ICI.

Compte rendu d’une rencontre

Tout en restant dans les règles de non jugement, confidentialité, respect, liberté… que nous nous sommes donnés voici un compte rendu de la rencontre.

En groupe, chacun a pu exprimer comment il percevait l’effondrement : en marche ou à venir, partiel ou total, encore évitable ou non… Certains travaillent à la transition. D’autres cherchent comment vivre l’effondrement, comment amortir les inévitables chocs. Mais les actions envisagées par ces deux groupes se rejoignent étrangement. Celles qui pourraient permettre d’éviter les catastrophes (restreindre drastiquement sa consommation) sont aussi celles qui nous permettront de les traverser le cas échéant.

Les émotions face à cette idée d’effondrement sont fortes. Difficile de les vivre seul. Perte du sentiment d’appartenance. Sentiment d’incompréhension et de rejet, difficultés à faire respecter nos choix et à tenir le cap dans le couple, les familles, les groupes de travail… Sentiment d’impuissance, de non sens, de dégoût qui ont conduit plusieurs d’entre nous à tout lâcher et même à construire des alternatives.

En parler, voir qu’on est plusieurs dans la région soulage. Nous ne sommes pas fous !

Ce qui fait du bien c’est

  • Agir fait du bien même pour ceux qui croient qu’on ne pourra pas éviter le pire. 
  • Partager des savoirs, des services, des biens.
  • Actions locales, de proximité. Arrêter d’attendre que tout vienne des politiques tout en continuant aussi le militantisme et l’action politique, l’un n’empêche pas l’autre.
  • Les actions simples pour changer son mode de vie et de consommation sont pour certains un moyen de ralentir le réchauffement climatique, pour d’autres, un moyen de s’adapter aux privations qui seront imposées en retrouvant une certaine autonomie et indépendance par rapport aux modèles qui nous sont imposés (être de bons sur-consommateurs)
  • Refuser les normes sociales qui nous rendent esclaves d’un travail qui ne correspond pas à nos valeurs ni à notre rythme de vie. Refuser l’exploitation, la course à l’avoir, au paraître, la soumission à des règlements insensés voir toxiques pour nous, pour la société, pour l’environnement. Cela peut aller jusqu’à la désobéissance civique.
  • Se rassembler pour construire des alternatives.
  • Apprendre sur le terrain, en agissant.
  • Retrouver les connaissances ancestrales, sur notre terroir.
  • Se relayer en « tête »… Pas toujours le même meneur, pour se donner le temps de souffler.
  • S’ouvrir aux gens qui se sentent seuls et ne savent pas quoi faire. Ne pas laisser perdre les envies d’agir et de coopérer, les énergies…
  • La plupart sont passionnés par un retour à la nature. Frein : Les multinationales comme Mosanto, la gouvernance pyramidale basée sur l’argent. Mais rappelons-nous que le pouvoir est dans les mains de l’acheteur. Boycott.
  • Agir au niveau communal pour une commune sans pesticides dans laquelle ont trouve des petits fruits au lieu des fleurs.
  • Chercher à atteindre la masse critique du changement. Mais comment convaincre de l’urgente nécessité d’un changement ?

Une dynamique est lancée

Certaines personnes qui ne se connaissaient pas avant le début de la réunion ont pu voir qu’elles étaient engagées dans des projets similaires. Leurs complémentarités leur permettra peut-être de se soutenir ou même de collaborer pour un projet plus audacieux.

 

Article écrit en novembre 2018. La date a été changée pour le remonter dans la liste.

A propos de l'auteur:

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Régente en mathématique, licenciée en psychopédagogie, sophrologue, auteur de « Victimes d’amour : Après tout ce que j’ai fait pour toi », paru chez Mardaga et de « Stop à l'ingratitude des enfants, conjoints, amis... et à la nôtre ". Pour acheter ce dernier, il suffit de verser 18€50 sur le compte de l'ASBL Réfl'Actions BE37 73205348 3528 avec en communication l'adresse complète de livraison. Vous pouvez aussi soutenir ce site en versant la somme de votre choix sur ce même compte.

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