Comment motiver nos enfants?

Comment motiver nos enfants?

Comment motiver nos enfants à apprendre de nouvelles compétences ou habitudes, à faire des efforts à l’école, dans leur hobby mais aussi à la maison, dans de petites charges quotidiennes, le rangement, l’hygiène…?

Des parents ne comprennent pas! “Ah, si on m’avait donné toutes les opportunités que tu as! Si j’avais eu ta chance! J’étais motivé pour beaucoup de choses, mais on ne m’a donné les moyens de les réaliser! Et toi, tu as tout ce que tu veux, et rien ne t’intéresse! Je ne comprends pas comment tu peux perdre un temps précieux à regarder des bêtises à la télévision ou à jouer sur ta tablette!

Trois besoins à la source de la motivation

Qu’est-ce qui fait qu’un enfant peut être motivé… ou pas? Selon de nombreuses études, trois besoins doivent être satisfaits pour maintenir la motivation chez l’humain: la valorisation de l’activité, le sentiment d’efficacité personnelle et l’autonomie. Qu’en est-il chez les enfants? Est-ce possible de créer une ambiance familiale permettant à ces besoins d’être satisfaits?

La valorisation

Comme nous, les enfants sont plus motivés pour les choses qui ont de la valeur à leurs yeux ou à ceux de leurs proches. C’est plus valorisant et donc plus motivant, par exemple, de décorer des verrines que d’éplucher des légumes ou encore tondre la pelouse avec un tracteur que d’arracher des mauvaises herbes.

Les enfants ressentent la valeur que nous donnons aux choses. Même si nous n’en sommes  pas très conscients nous-mêmes, nous encourageons les actions qui ont de la valeur à nos yeux! Si nous sommes attachés à des valeurs telles que le goût du beau, la fierté du travail bien fait,  la solidarité, la gratitude, la justice, le partage, le respect des personnes, des objets, de soi, de la nature… nos actions ont un sens qui nous dépassent. Ranger, c’est préserver l’ordre, la beauté et l’harmonie des lieux; mettre ses pantoufles en rentrant, c’est respecter le travail des autres…

Plus nos propres actes sont cohérents avec nos valeurs et plus nous valorisons notre vie d’adulte, plus nos enfants sont motivés à nous imiter: ils ont envie d’apprendre, de comprendre, de développer les compétences valorisantes telles que ranger ses jeux, son cartable, son manteau, débarrasser la table…

Par contre, si nous nous plaignons sans cesse de notre vie d’adulte et comme nous voyons les tâches quotidiennes comme des corvées, ils n’auront certainement pas envie de grandir et ils revendiqueront le droit, en tant qu’enfant, de ne rien faire! De même, si nous leur donnons l’impression que ce qui nous importe par-dessus tout, c’est qu’ils s’occupent de leur personne, de leurs envies, de leur satisfaction, de leur plaisir… nous valorisons le fait qu’ils fassent ce qu’ils veulent, comme et quand ils veulent, même si c’est au détriment du bien familial.

Si vous avez du mal de motiver vos enfants, c’est peut-être le moment de faire le point à partir d’une des questions ci-dessous par exemple:

  • Quelles valeurs voudrions-nous transmettre à nos enfants?
  • Nos actions personnelles, notre discours et nos demandes sont-elles cohérentes avec ces valeurs?
    • Comment valorisez-vous les charges et les “bonnes habitudes”? Quelle valeur leur accordez-nous?
    • Quelle attitude avez-vous vous-même, face aux obligations, aux “corvées”, aux contraintes? Comment en parlez-vous devant eux?
    • Comment parlez-vous de votre parcours scolaire, de votre travail, de l’école de vos enfants, de leurs enseignants?
    • Quels signes de reconnaissance donnez-vous à votre conjoint pour sa contribution? A la personne que vous engagez peut-être pour certaines charges? A vos parents ou amis qui vous donnent un coup de main?…
  • Quelles sont celles pour lesquelles nous exigeons d’eux qu’ils rangent, qu’ils participent aux charges, qu’ils obtiennent de bons résultats à l’école, dans l’activité artistique ou musicale choisie…? Sommes-nous plus ou moins d’accord entre nous, parents, grands-parents… qui sommes en charge de leur éducation?

L’efficacité personnelle

Le deuxième besoin qui doit être satisfait pour pouvoir maintenir la motivation, c’est le sentiment d’efficacité personnelle.

Pour le développer, habituons-nous à reconnaître nos enfants non pas pour ce qu’ils sont de manière innée mais aussi pour ce qu’ils font. Ne nous contentons pas d’admirer le bel enfant bien habillé, doué, comique… Admirons ses progrès, encourageons ses efforts. Ne nous extasions pas devant un dessin bâclé sous prétexte de ne pas nuire à sa confiance en lui. Adaptons nos compliments à son niveau de compétences. Ce qui est très bien pour un enfant de 3 ans ne l’est plus pour enfant de 5 ans. Et les résultats obtenus en dictée par un enfant particulièrement doué ne sont pas comparables à ceux obtenus par un enfant dyslexique. Reconnaissons les efforts et pas seulement les dons innés!

A force d’être admirés dans ce qu’ils sont de manière innée, les enfants gâtés peuvent croire, lorsqu’ils ne parviennent pas à faire quelque chose, qu’ils n’y parviendront jamais et ils abandonnent plus facilement. Il y a ce qu’ils savent, et il y a ce qu’ils ne savent pas dont ils ne sont pas responsables et sur lequel ils n’ont aucun pouvoir.

Par notre exemple, et dans des petites tâches de la vie quotidienne, apprenons à nos enfants le plaisir d’apprendre, d’oser prendre des risques, de rebondir après un échec, de prendre conscience de ses erreurs pour pouvoir les corriger…

Donnons à chaque enfant des défis adaptés à ses capacités. Plus l’enfant est doué, plus c’est important de le confronter à ses limites et d’exiger (raisonnablement évidemment) les efforts nécessaires pour qu’il les dépasse. Nos enfants se sentiront alors efficaces et capables d’effectuer des tâches de différents niveaux de difficulté. Ils développeront une confiance en soi saine et réaliste, liée à leurs réussites personnelles. Ils seront de plus en plus motivés à se dépasser!

L’autonomie

Le troisième besoin qui, lorsqu’il est satisfait, entretient la motivation de nos enfants, c’est l’autonomie. Attention! Il ne s’agit pas de les laisser se débrouiller seuls dans leur apprentissage. Ils sont trop jeunes pour pouvoir se donner leurs propres règles de conduite eux-mêmes! L’autonomie n’est pas innée, elle s’acquiert dans un cadre structurant et structuré, quand les limites sont bien claires!

Pour développer l’autonomie de nos enfants, nous pouvons commencer par leur donner rapidement de petites responsabilités, dès leur plus jeune âge: ranger les cubes dans leur boite, rincer l’évier après s’être lavé les mains, mettre les vêtements sales dans le bac à linge…est un jeu pour les bambins! Ils ressentent le plaisir et la fierté de le faire tout seul.

Quand les parents sont hyper occupés, quand chaque minute est comptée, lorsque l’enfant veut leur faire plaisir en les aidant, il n’est pas toujours bien reçu. C’est tellement plus facile et plus rapide pour ses parents de faire les choses eux-mêmes. L’enfant comprend alors que ce n’est pas une bonne manière d’être en relation avec eux et il développe d’autres moyens d’attirer leur attention. Il arrête de proposer son aide… Quand quelques années plus tard on lui réclame une participation plus active, il n’est plus prêt! Il a appris à s’occuper de lui, il s’est habitué à passer du temps devant la télé ou sur des jeux électroniques… Il a trouvé sa place. En se laissant choyer, il donne un sens à la vie des adultes qui l’entourent! Il n’est plus dans le besoin de plaire et de se rendre utile comme le petit enfant qui cherche sa place!

Nous pouvons aussi développer le plus tôt possible l’autonomie de nos enfants sur le plan scolaire. Dès que l’enfant commence à lire et à écrire, efforçons-nous de lâcher petit à petit le contrôle de ses devoirs pour qu’il puisse expérimenter ses propres méthodes de travail. Même si un résultat est moins bon, ce sera le sien. Ne dramatisons pas ses erreurs, au contraire, encourageons-le à en tirer les leçons. Et au retour de l’école, plutôt que de nous intéresser aux point obtenus, pourquoi ne pas leur demander quelque chose comme: “Quelle est la plus grosse faute que tu as faite aujourd’hui? Qu’est-ce qu’elle t’a appris?” En agissant de la sorte, nos enfants se sentent de plus en plus à l’origine et à la source de leurs actions. Ils seront confrontés directement aux conséquences de ce qu’ils font ou ne font pas. Ils apprendront à mieux vivre leurs échecs.

Les parents ont tout à gagner à prendre le temps d’apprendre très tôt à l’enfant des gestes simples: ranger ses jeux, débarrasser la table, déposer le linge sale à la lessive, replier des chaussettes, rincer son évier, débarrasser un lave-vaisselle, éplucher un légume… L’enfant découvre ainsi la fierté d’apporter sa contribution! Il prend de bonnes habitudes! Ce qui reste une contrainte pour les autres ne lui pèse plus du tout! Il gagne du temps et une énergie dingue lorsqu’il ne s’interroge plus pour savoir s’il a envie ou pas de faire ce qu’il a à faire! Jeune adulte, il sera fier de s’assumer et il le fera avec plaisir et facilité.

Réfl’agissons ensemble

Notre culture ne nous aide pas toujours! Les réponses aux questions telles que

sont la plupart du temps confuses et contradictoires. Ce sont souvent les parents qui veulent le mieux faire et qui cherchent à suivre les conseils des spécialistes qui tuent la motivation de leurs enfants dans l’oeuf, sans s’en rendre compte. Ce qui explique que les enfants qui ont tout reçu sans efforts sont amorphes, sans énergie ni motivation. Comme le papillon qui ne sait pas voler parce qu’on l’a trop aidé à sortir de son cocon. Les parents qui veulent être trop parfaits ne laissent à l’enfant que la place d’un petit coucou gavé! Ils ne leur laissent prendre aucun risque. Ils les protègent des frustrations et des émotions négatives.

Pour ceux qui ne le savent pas encore, en cliquant sur les phrases mises en évidence, vous débouchez sur des articles qui approfondissent la question proposée. 

Ce site et ce blog ont pour objectif de vous aider à trouver des repères pour agir avec cohérence, selon vos valeurs. Si vous le trouvez intéressant, partagez avec vos amis en leur envoyant le lien en utilisant le bouton ci-dessus, en cliquant “j’aime” ou en devenant fan sur Facebook. Ensemble, diffusons les savoirs qui changent la vie!

 

A propos de l'auteur:

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Régente en mathématique, licenciée en psychopédagogie, sophrologue, auteur de « Victimes d’amour : Après tout ce que j’ai fait pour toi », paru chez Mardaga et de « Stop à l'ingratitude des enfants, conjoints, amis... et à la nôtre ". Pour acheter ce dernier, il suffit de verser 18€50 sur le compte de l'ASBL Réfl'Actions BE37 73205348 3528 avec en communication l'adresse complète de livraison. Vous pouvez aussi soutenir ce site en versant la somme de votre choix sur ce même compte.

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