Quel est votre style de vie ?
Jocelyne est née dans une famille « d’artistes », « baba-cool » et s’est mariée avec Albert, un homme super organisé, structuré mais un peu “maniaque”! Découvrez son histoire et pourquoi pas, à travers elle, votre style de vie et celui de vos proches.
Effervescences et spontanéité
« A l’âge de 15 ans, je vis avec mes parents dans une grande maison. J’ai 5 frères et sœurs. Il y a toujours de l’animation. Chacun peut ramener des copains et des copines à toute heure du jour et de la nuit. Les parents sont accueillants, la porte est toujours ouverte. Les voisins et amis passent sans prévenir, et partagent notre repas, si nous sommes en train de manger. Le soir, il y a souvent quelqu’un qui reste pour loger. On ne dégonfle même plus les matelas, qui passent d’une chambre à l’autre. Toutes les pièces sont encombrées, le linge s’accumule. On cherche le matin dans la manne le vêtement que l’on va porter et on le repasse si vraiment nécessaire. Ce n’est pas compliqué: la table et le fer restent toujours dans un coin du living. On passe beaucoup de temps à chercher après ce que les autres ont déplacé et n’ont pas remis à leur place.
Lorsqu’une amie doit passer, je range! Les autres me le reprochent parce qu’ils ne retrouvent plus leurs affaires. Chez moi, on ne peut rien jeter. Tout peut toujours servir. Il faut donc trouver une place pour des objets aussi divers que les pots de yogourts vides, un bout de laine, une vis, un crayon de couleur, une pile, un lecteur en panne… qui se sont accumulés sur l’appui de fenêtre ou sur la table. Je me sens de plus en plus différente et incomprise. Je rêve de calme, de beauté, d’organisation, de structure…
Le revers de la médaille
Adolescente, je supporte de moins en moins ce côté spontané de mes parents. Comme je dépends d’eux, je ne sais rien prévoir. Impossible d’accepter l’invitation d’une amie car jusqu’à la dernière minute, je ne sais pas où ils seront, ce qu’ils feront et si ce sera possible pour eux de me conduire. Ils veulent rester le plus disponible possible pour pouvoir profiter de tout ce que la vie leur apporte au jour le jour sans se rendre compte que leur obstination à ne pas vouloir réserver les prive aussi d’événements importants.
Une rencontre, une invitation ou un simple coup de fil peut déclencher un départ en week-end ou en vacances dans les heures qui suivent. Ils embarquent tout le monde et quelques effets dans la camionnette. Évidemment, on oublie toujours quelque chose, mais on finit toujours bien par se débrouiller. Ils aiment les surprises, la nouveauté. Ils adorent le choc des idées au cours des conversations qui s’éternisent autour d’un verre de vin.
Mon père aime explorer, fouiner, chercher dans les petites annonces l’occasion du siècle. Il a accumulé des tas d’informations pour des vacances qu’il ne s’est finalement jamais décidé à réserver. Le soir, on ne sait jamais à quelle heure il va rentrer. Il a toujours une bonne excuse : une opportunité qu’il ne pouvait pas rater. Il oublie l’heure, les rendez-vous. Il se laisse vite emporter ailleurs. Ma mère dit qu’il suivrait un chien avec un chapeau !
Le matin, c’est papa qui nous conduit à l’école. Nous arrivons systématiquement en retard. Il a horreur d’attendre et de patienter… alors c’est nous qui l’attendons. Quand il doit faire un travail particulier, il s’y prend à la dernière minute. C’est lorsque ma mère lui met des ultimatums qu’il est le plus efficace. Il parvient aors à rester concentré sur une tâche. Evidemment, cela ne se passe pas sans heurts, car mon père a horreur des contraintes.
Méthode, organisation et respect
C’est à cette époque que je rencontre Albert qui deviendra mon mari. Ce qui me plaît tout de suite en lui, c’est son calme, son organisation. Nous sommes dans la même classe. Il range ses affaires avec soin sur son bureau avant de se mettre à travailler, il ne reprend que le nécessaire pour rentrer chez lui. Avec sa mallette allégée, il a une démarche assurée. J’aime son style… et je commence à l’imiter et je me sens de mieux en mieux. Chez ses parents, il fait beau, il fait calme… Les objets sagement rangés gardent leur place d’une semaine à l’autre. Un vrai musée, décoré avec goût. Je me sens bien, j’ai l’impression de respirer.
La construction d’une équipe…
Aujourd’hui, avec mon mari Albert nous allons fêter nos 40 ans de mariage. Nous sommes très attachés l’un à l’autre. Au début, comme dans tous les couples, nous avons dû nous accorder… mais très rapidement nous avons fait une bonne équipe.
C’est Albert qui a été le garant d’une ligne de conduite qui nous a permis d’avancer dans la vie et d’atteindre les buts que nous nous étions fixés. Moi, j’apportais de la vie, de la fantaisie, de la nouveauté. C’est cela qu’il a d’abord aimé en moi. Amoureux, il m’a suivie dans ce qui lui semblait être de véritables « folies ». Il a accepté des moments d’aventure, d’ouverture et de spontanéité. Il dit avoir découvert des choses et avoir fait des expériences qu’il n’aurait pas pu faire seul. Il est content et fier de les avoir faites. Avec le temps, il est devenu un peu moins maniaque.. . Notre maison n’est pas un musée.
De mon côté, motivée par le fait de ne pas reproduire ce que j’avais vécu enfant, j’étais très consciente du potentiel d’évolution de notre relation. Je me suis pliée avec plaisir à quelques règles telles qu’un minimum de respect des horaires, prévenir des retards, ranger les lieux de vie commune, accepter un minimum de planification.
…gagnante
Ensemble, nous mettons tout en œuvre pour maîtriser notre vie et faire ce que nous avons décidé, quoi qu’il arrive. Nous programmons nos vacances, nos sorties, les invitations avec les amis.
Tous les deux, nous aimons planifier, organiser, nous préparer à ce qui vient… mais nous savons aussi, dans certaines limites, nous ouvrir à l’imprévu. Nous aimons l’ordre, le rangement. Il n’y a rien de superflu chez nous. Nous jetons sans hésitation ce dont nous ne nous servons plus. A quoi bon stocker des choses alors qu’à force d’en accumuler, on ne les retrouve pas quand on en a besoin?
Nous avons appris à nos deux enfants le sens du devoir, le respect de l’autorité et à faire passer le travail avant les loisirs. Pour notre fille, cela a été simple, elle ressemble à son papa. Petite, elle était souvent calme, obéissante, studieuse, félicitée pour sa conduite. Elle se sentait en sécurité dans un milieu structuré où les règles étaient claires. Pour notre fils, cela a été moins évident! Il ressemble plus à son grand-père paternel! Petit, il était turbulent et toujours distrait en classe. Il n’obéissait qu’aux professeurs qu’il admirait.
La rencontre de deux mondes
Mes parents nous taquinent souvent! Ils nous trouvent rigides, maniaques, tendus, exigeants, obstinés… et pas très amusants. Ils nous reprochent notre sérieux, notre manque de spontanéité et de joie de vivre et notre manque de souplesse. Selon eux, quand nous avons décidé quelque chose, ce n’est pas facile de nous faire changer d’avis. C’est vrai ! Nous le reconnaissons.
De notre côté, nous leur reprochons d’être irresponsables, désorganisés, peu fiables, irrespectueux. Nous ne les invitons plus car ils ne savent jamais s’ils sauront être là ou ils oublient de prévenir qu’ils ne savent pas venir…. Avec eux, nous privilégions les réunions à l’improviste! Lorsqu’on se sent bien, elles s’éternisent! Il y en a un qui va chercher des frites, le temps qu’un autre mette la table. Les bacs de boissons sont remontés de la cave. Chacun se sert. J’apprécie de retrouver pour quelques heures ces ambiances festives et détendues, improvisées… et Albert a appris à les aimer.
Et vous?
Quel est votre style de vie préféré? Et celui de vos proches? Cet article vous a-t-il donné des idées pour vivre mieux avec les personnes qui n’ont pas la même préférence que la vôtre?
Cet article fait suite à 3 autres qui ont pour but de vous aider à voir les différences comme des complémentarités. Nous avons parlé
- de l’introverti et l’extraverti, deux manières différentes de se ressourcer
- du sensoriel et de l’intuitif, deux manières de percevoir les choses
- du penseur et du sentimental, deux manières de prendre les décisions.
Trop souvent dans notre culture, nous avons tendance à juger anormal ce qui est différent, ce qui ne nous aide pas dans nos relations. Notre regard trop souvent imprégné d’une culture très psy est souvent pathologisant! Un poison pour l’estime de soi!
Cette manière de voir les choses vous convient et vous avez envie de l’approfondir pour améliorer vos relations? Faites un bilan personnel ou de couple. Plus d’infos sur www.psy-efficace.be
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Cette façon de voir les choses vous convient? Vous aimeriez être accompagnés pour faire ce travail à deux avec la garantie de garder le contrôle du travail et de ne pas être entraînés dans un travail sans fin? Voyez “Comment se déroule une thérapie avec Marie-Berthe Ranwet?”